Quelles taxes devez-vous payer en tant que propriétaire en Espagne ?

Introduction à la fiscalité des propriétaires en Espagne

La possession d’un bien immobilier en Espagne est une réalité de plus en plus courante pour les résidents comme pour les étrangers attirés par le climat, la qualité de vie et le patrimoine culturel du pays. Cependant, être propriétaire en Espagne implique le respect de certaines obligations fiscales, souvent méconnues ou sous-estimées lors de l'acquisition du bien. Comprendre ces taxes permet d’éviter les mauvaises surprises et d’optimiser la gestion de son patrimoine immobilier, tout en restant en conformité avec la législation en vigueur.

Dans cet article exhaustif, vous découvrirez en détail toutes les catégories de taxes et impôts touchant les propriétaires en Espagne, la façon dont ils sont calculés, leurs particularités en fonction du statut résident/non-résident, ainsi que des conseils pour gérer au mieux vos obligations fiscales. Que vous soyez déjà propriétaire ou en phase d’acquisition d’un bien, cette lecture vous donnera une vue d'ensemble précise et approfondie des charges associées à la propriété immobilière espagnole.

Panorama général des taxes immobilières en Espagne

La fiscalité immobilière espagnole repose sur plusieurs types de taxes, applicables tant au moment de l’achat qu’au cours de la détention ou de la vente du bien. On y distingue principalement :

  • Les taxes à l’acquisition (TVA, droits de mutation, frais de notaire et d’enregistrement)
  • Les taxes annuelles (impôts locaux, impôts sur le revenu potentiel…)
  • Les taxes spéciales (impôt sur la fortune selon le patrimoine global, taxes sur la location…)
  • Les taxes à la vente ou à la transmission (plus-value municipale, impôt sur la plus-value immobilière…)

Le calcul de ces taxes dépend de nombreux critères : résidence fiscale, usage du bien (résidence principale, secondaire, location), nature de l’acquéreur (particulier ou société), situation géographique du bien, et parfois du patrimoine global du propriétaire.

Les taxes à l’acquisition d’un bien immobilier

Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) ou Impôt sur les Transmissions Patrimoniales (ITP)

Lorsque vous acquérez un bien immobilier en Espagne, le type de taxe à payer dépendra de la nature du bien et de la situation du vendeur :

  • TVA (IVA en espagnol) : S’applique sur la vente de logements neufs (première transmission) lorsque le constructeur ou promoteur vend directement au particulier. Le taux standard est de 10 % sur le prix d’achat pour les habitations, 21 % pour les locaux commerciaux.
  • Impôt sur les Transmissions Patrimoniales (ITP) : S’applique à l’achat de biens immobiliers d’occasion (seconde main). Le taux dépend des régions (communautés autonomes), variant généralement entre 6 % et 10 %. C’est l’acheteur qui est redevable de cet impôt.

Frais de notaire et d’enregistrement

Outre la TVA ou l’ITP, l'acquisition d’un bien en Espagne entraîne obligatoirement des frais de notaire et d’enregistrement au registre foncier (Registro de la Propiedad). Ces frais sont proportionnels à la valeur du bien et varient selon la complexité de l’acte et la politique tarifaire de chaque notaire. En règle générale, ils représentent entre 0,5 % et 1,5 % du prix d'achat.

Frais de gestion, d’intermédiaire et coûts annexes

Il est d’usage de recourir à des services complémentaires lors de l’achat, tels qu’une agence immobilière, un gestor administratif ou un avocat. Leurs honoraires, généralement compris entre 1 % et 5 % du coût du bien, sont à intégrer dans le budget global d’acquisition.

D’autres frais, comme le changement de titulaire auprès des compagnies de services (eau, gaz, électricité) et les éventuelles mises aux normes, peuvent s’ajouter à la charge initiale d’un nouveau propriétaire.

L’Impôt sur la Propriété (IBI – Impuesto sobre Bienes Inmuebles)

Définition et fonctionnement de l’IBI

L’IBI est l’impôt foncier local payé annuellement par tout propriétaire d’un bien immobilier en Espagne. Cet impôt contribue au financement des services municipaux (éclairage public, voirie, sécurité, gestion des déchets…) et est obligatoirement dû tant que l’on possède le bien.

Calcul et base d’imposition

L’IBI est calculé à partir de la valeur cadastrale du bien (valor catastral), qui est généralement inférieure à la valeur marchande. Cette valeur prend en compte la surface, la localisation, la nature bâtie ou non bâtie, et d’autres critères déterminés par le cadastre local.

Le taux appliqué (tipo impositivo) est fixé par chaque municipalité et varie en général entre 0,4 % et 1,3 % en zone urbaine, et entre 0,3 % et 0,9 % en zone rurale. Certains municipes peuvent majorer ce taux pour des biens inhabités ou de très forte valeur.

Modalités de paiement et points de vigilance

La facture de l’IBI est adressée chaque année au propriétaire enregistré au 1er janvier. Le non-paiement entraîne des pénalités, voire un recouvrement par voie d’huissier. Il est donc essentiel d’actualiser rapidement ses coordonnées et celles du bien après un achat ou une vente.

A noter également : dans le cas d’acquisitions en cours d’année, l’IBI est légalement dû par le titulaire au 1er janvier, mais la répartition de ce coût peut être négociée à l’achat dans l’acte ou via des clauses spécifiques.

L’impôt sur le revenu des non-résidents : IRNR

Qui est concerné par l’IRNR ?

Les propriétaires non-résidents fiscaux en Espagne (personnes vivant moins de 183 jours par an dans le pays) sont soumis à l’Impôt sur le Revenu des Non-Résidents (Impuesto sobre la Renta de No Residentes - IRNR) à raison de leur(s) bien(s) détenu(s) sur le territoire espagnol.

Cet impôt concerne :

  • Ceux qui n’exploitent pas leur bien (usage personnel, résidence secondaire non louée)
  • Ceux qui tirent des revenus de la location de leur bien (location à l’année, saisonnière, touristique, etc.)

Calcul de l’IRNR pour usage non-locatif

En l’absence de revenus locatifs, le propriétaire non-résident est tout de même taxé sur une base forfaitaire représentant la « valeur locative potentielle » du bien. Cette base est généralement égale à 1,1 % ou 2 % de la valeur cadastrale, selon la date de révision du cadastre. Sur ce montant s’applique le taux d’imposition IRNR :

  • 24 % pour les résidents hors Union européenne ou EEE
  • 19 % pour les résidents de l’UE/EEE/EEE+Suisse

Calcul de l’IRNR pour usage locatif

En cas de location, l’impôt est calculé sur les revenus bruts générés par le bien, diminué des charges déductibles (uniquement pour résidents de l’UE/EEE/Suisse). Ces charges comprennent les intérêts d’emprunt, frais d’entretien, amortissements, taxes, assurances, charges de copropriété et gestion, etc. Le taux d’imposition reste de 19 % pour les Européens, 24 % pour les autres.

Déclarations, modalités et points d’attention

La déclaration de l’IRNR est annuelle pour les biens non-loués, trimestrielle pour les biens loués. Il est impératif de respecter ces échéances sous peine de pénalités lourdes. Une attention particulière doit être portée à la ventilation des périodes de location/vacance, chaque cas impliquant un calcul spécifique.

Impôt sur la fortune espagnole : l’Impuesto sobre el Patrimonio

Principes de l’impôt sur la fortune

L’Impuesto sobre el Patrimonio est un impôt autonome s’appliquant aux personnes possédant un patrimoine net important en Espagne, qu’elles soient résidentes ou non, pour la part de patrimoine située sur le sol espagnol.

Franchises, barèmes et calcul

Le seuil d’imposition varie selon la communauté autonome mais, au niveau national, il s’élève à 700 000 € net par personne, déduction faite d'un abattement de 300 000 € pour la résidence principale des résidents.

Au-delà de ce seuil, l’impôt s’applique par tranches progressives généralement comprises entre 0,2 % et 2,5 %, selon la valeur totale du patrimoine (immobilier, mais aussi comptes bancaires, valeurs mobilières…).

Chaque communauté autonome peut appliquer des législations spécifiques et des seuils différents. Par exemple, la Communauté de Madrid applique une bonification de 100 % (pas d'impôt de fait).

Déclaration et recommandations

Tout propriétaire, même non-résident, dont le patrimoine « espagnol » excède la franchise doit réaliser une déclaration spéciale d’impôt sur la fortune chaque année. Une analyse fiscale approfondie, tenant compte de la localisation de votre bien, est ici fortement conseillée.

Redevances municipales et taxes spécifiques locales

La taxe sur les ordures ménagères

Souvent incluse dans l’IBI, la taxe sur les ordures ménagères (tasa de recogida de basuras) peut cependant être facturée séparément par certaines municipalités. Son montant dépend généralement de la surface du bien ou du nombre d’habitants du foyer et participe au financement de la gestion des déchets urbains.

Taxe d’assainissement et d’eau

Selon la localité, les propriétaires peuvent également être redevables d’une taxe d’assainissement (canon de saneamiento) ou de frais de raccordement à l’eau et à l’assainissement public. Ces taxes sont dues même si le bien n’est pas occupé en permanence.

Taxes spécifiques selon les régions

Certaines communautés autonomes ou municipalités appliquent des taxes particulières selon le type de bien (piscine privée, panneaux solaires, location de courte durée…) ou sa nature (biens ruraux, agricoles, touristiques, etc.). Il est essentiel de se renseigner localement auprès du consulat ou du service d’urbanisme compétent pour éviter toute omission.

La fiscalité de la location immobilière en Espagne

Contrat de location et obligations fiscales

Louer son bien en Espagne génère des obligations fiscales précises, aussi bien pour les résidents que pour les non-résidents. Quelle que soit la durée ou la nature de la location, l’ensemble des revenus perçus doit être déclaré soit à l’IRNR (pour les non-résidents), soit à l’IRPF (impôt sur le revenu des personnes physiques, pour les résidents fiscaux).

Location de longue durée

Pour les contrats de location de plus de 12 mois, les revenus sont taxés dans le cadre du régime de l’impôt sur le revenu, après déduction des frais et charges inhérents (intérêts d’emprunt, frais de gestion, réparations, taxes…). Les résidents espagnols bénéficient également d’abattements spécifiques (jusqu’à 60 % en 2024) sous conditions.

Location touristique ou saisonnière

La location de courte durée (alquiler vacacional), très répandue dans les zones touristiques, est encadrée par une réglementation stricte. Outre la nécessité d’une licence touristique, le propriétaire doit s’acquitter de taxes locales supplémentaires et d’une fiscalité sur les revenus générés, avec peu de déductions possibles pour les non-résidents. Un suivi régulier de la législation locale et des obligations déclaratives est impératif.

La plus-value à la revente d’un bien : IRPF et la plus-value municipale

L’impôt sur la plus-value immobilière (IRPF)

Lorsque vous vendez un bien en Espagne, vous êtes fiscalisé sur la plus-value nette réelle, c’est-à-dire la différence entre le prix d’acquisition (ajusté des frais, améliorations, droits, etc.) et le prix de vente. Le taux d’imposition varie en fonction du montant du gain, allant généralement de 19 % à 26 % (grille 2024).

  • 19 % jusqu’à 6 000 € de plus-value
  • 21 % de 6 000 € à 50 000 €
  • 23 % de 50 000 € à 200 000 €
  • 26 % au-delà de 200 000 €

Pour les résidents, il existe certaines exonérations (par exemple, réinvestissement de tout ou partie du prix dans une nouvelle résidence principale).

La Plus Value Municipale (Impuesto sobre el Incremento de Valor de los Terrenos de Naturaleza Urbana - IIVTNU)

Appelée couramment « plus-value municipale », cette taxe est exigée sur la valorisation du terrain urbain entre l’acquisition et la cession du bien, indépendamment de la plus-value réelle réalisée par le vendeur. Son calcul tient compte de la valeur cadastrale du terrain, du nombre d’années de propriété (avec un plafond de 20 ans) et d’un coefficient fixé par chaque municipalité.

Il existe désormais un mode de calcul alternatif permettant de choisir la méthode la plus avantageuse pour le contribuable suite à la réforme de 2021, rendant cet impôt plus « ajusté » à la plus-value réellement générée.

Retenue sur le prix de vente pour les non-résidents

En cas de vente par un non-résident, l’acheteur a l’obligation légale de retenir 3 % du prix de vente et de les verser directement à l’administration fiscale espagnole pour le compte du vendeur, à titre d’acompte sur l’impôt sur la plus-value éventuelle. Si la plus-value réelle est inférieure, le vendeur peut demander un remboursement ; si elle est supérieure, il règlera le complément.

Cas particuliers : héritage et donations immobilières

Transmission par succession

Hériter d’un bien en Espagne donne lieu à l’impôt sur les successions et donations (Impuesto sobre Sucesiones y Donaciones – ISD), applicable sur la valeur nette du bien transmis. Le barème est progressif et les abattements ou taux applicables dépendent de la communauté autonome, du lien de parenté entre défunt et héritier, et de la résidence du défunt.

Dans certaines régions, les héritiers en ligne directe bénéficient d’abattements très favorables, voire d'une exonération quasi complète, alors que dans d’autres autonomies, le barème demeure lourd. Il est crucial de s’informer précisément sur la législation locale applicable.

Transmission par donation

La donation de biens immobiliers en Espagne est imposée sur la base de la valeur du bien, après déduction de l’encours d’éventuels emprunts ou charges. Les modalités, taux et abattements sont similaires à ceux appliqués pour l’impôt sur les successions, mais sont généralement moins avantageux fiscalement que la transmission par décès.

Fiscalité comparée : résidents permanents et non-résidents

Définition du statut de résident fiscal en Espagne

Il est essentiel de déterminer son statut fiscal pour savoir quel régime d’imposition s’applique. En Espagne, est considéré comme résident fiscal toute personne vivant plus de 183 jours par an dans le pays, ou dont le centre principal d’intérêts économiques y est établi (travail, entreprises…).

Obligations des résidents

Les résidents déclarent l’ensemble de leur patrimoine et de leurs revenus mondiaux en Espagne (système de « worldwide taxation ») : c’est le régime de l’IRPF (Impuesto sobre la Renta de las Personas Físicas). Ils supportent également l’IBI, l’impôt sur la fortune le cas échéant, et déclarent les revenus locatifs ou expropriations au barème progressif.

Des abattements, exonérations ou dispositifs de défiscalisation peuvent être mobilisés notamment pour la résidence principale ou certains investissements.

Obligations des non-résidents

Les non-résidents ne sont fiscalisés qu’à raison de leurs biens ou revenus de source espagnole (déjà détaillés ci-dessus : IBI, IRNR, impôt sur les plus-values immobilières, etc.), y compris l’obligation de déclaration pour l’impôt sur la fortune si le seuil est dépassé.

Les conventions fiscales bilatérales peuvent éviter la double imposition. Il est judicieux de consulter un fiscaliste pour valider les dispositifs d’optimisation possibles.

Les obligations déclaratives et administratives du propriétaire

Enregistrement et mise à jour des données

Chaque propriétaire a l’obligation d’enregistrer son bien auprès du registres fonciers, du cadastre et des services fiscaux locaux. Après chaque changement (acquisition, vente, décès, donation), une actualisation rapide des données est indispensable pour garantir la régularité de la situation fiscale.

Déclarations fiscales annuelles et trimestrielles

Selon la nature des revenus générés et le statut fiscal, des déclarations spécifiques sont requises :

  • Modèle 210 : pour la déclaration de revenus fonciers non-résident
  • Modèle 714 : pour l’impôt sur la fortune
  • Modèles 100 / 130 : pour l’IRPF des résidents et l’anticipation de leurs revenus fonciers
  • Modèle 115 : pour la déclaration et retenue à la source sur les loyers professionnels
  • Déclarations spécifiques pour les locations touristiques (registre d’activité, taxe de séjour…)

Les pénalités pour déclaration tardive ou erronée sont élevées. Un accompagnement par un gestor ou conseiller fiscal peut s’avérer judicieux, surtout pour les non-résidents.

Comment optimiser sa fiscalité immobilière en Espagne ?

Bien choisir la forme d’acquisition

L’achat en nom personnel, en indivision familiale, ou via société (espagnole ou étrangère) impactera la fiscalité applicable lors de la détention, de la mise en location ou de la revente. Dans certains cas, acheter via une société peut permettre d’optimiser l’IS et la transmission, mais complique la gestion au quotidien.

Déductions et abattements possibles

La législation fiscale permet, sous conditions, de déduire de nombreux frais de gestion, d’entretien, intérêts d’emprunt, taxes locales ou charges de copropriété sur les revenus locatifs, et d’obtenir des abattements pour résidence principale ou investissements en énergie renouvelable.

Optimisation de la transmission

Anticiper la transmission par donation (avec réserve d’usufruit, démembrement…), maîtriser les abattements selon les régions et gérer le calendrier (donation, déménagement, changement de résidence fiscale) permettent souvent de réduire la facture fiscale future.

Recours à un spécialiste

La fiscalité immobilière espagnole est complexe, évolutive et très localisée. Le recours à un conseiller fiscal expert du marché espagnol garantit la conformité de votre situation et l’optimisation de vos obligations fiscales, dans le respect de la législation.

Les particularités fiscales régionales et locales en Espagne

Système de communautés autonomes et autonomie fiscale

L’Espagne est composée de 17 communautés autonomes (et 2 villes autonomes), chacune dotée de ses propres compétences fiscales, notamment en matière d’impôt sur la fortune, de droits de succession et donation, d’ITP et de taxes locales. Les différences peuvent être très significatives entre des régions « favorables » comme Madrid ou l’Andalousie, et d’autres appliquant des taux plus élevés comme la Catalogne ou la Communauté valencienne.

Subventions, exonérations et dispositifs spécifiques

Certaines régions proposent des réductions de taxes pour les jeunes acquéreurs, les familles nombreuses, les personnes handicapées, ou des dispositifs encourageant la rénovation énergétique, la location sociale ou la préservation du patrimoine. Il est essentiel de se renseigner localement pour profiter de ces avantages.

Taxes touristiques et obligations pour les logements de vacances

Dans les principales zones touristiques (Baléares, Catalogne, Communauté valencienne), des taxes spéciales s’appliquent aux locations saisonnières ou aux hébergements touristiques (tasa turística). Ces sommes doivent être collectées auprès des locataires et reversées aux autorités, sous peine de sanctions.

Exemples de variations régionales du taux d’ITP

  • Communauté de Madrid : ITP à 6 %
  • Catalogne : ITP à 10 %
  • Andalousie : ITP entre 7 % et 10 % selon prix du bien
  • Îles Baléares : ITP entre 8 % et 11 % par tranches

Chaque région publie régulièrement ses tarifs et ses éventuelles subventions ; il est donc primordial de se tenir informé des dernières évolutions pour éviter tout surcoût imprévu.

Conséquences du non-respect des obligations fiscales

Pénalités et intérêts de retard

Le fisc espagnol (Agencia Tributaria) applique de lourdes amendes et intérêts de retard en cas de non-déclaration, de déclaration tardive, inexacte ou de non-paiement des impôts immobiliers. Les pénalités vont de 50 € à plusieurs milliers d’euros selon la gravité et la durée de l’infraction.

Procédures de recouvrement et saisie

Faute de paiement, la municipalité ou le Trésor Public peut enclencher une procédure de saisie sur compte bancaire, sur revenus locatifs, voire sur les biens eux-mêmes. En dernier recours, une procédure d’adjudication du bien peut être lancée.

Conséquences pénales et administratives

Les infractions fiscales lourdes (fraude délibérée, falsification de documents, blanchiment…) peuvent mener à des poursuites pénales, à l’interdiction temporaire de posséder ou gérer un bien en Espagne, ou à l’inscription sur des fichiers d’exclusion bancaire.

Perte d’avantages et de subventions

Le non-respect des déclarations entraîne généralement l’exclusion automatique des dispositifs de subvention ou d’abattement fiscal (abattement sur la résidence principale, exonérations succession…). Une rigueur constante dans le suivi administratif est donc indispensable.

Conseils pratiques pour une gestion fiscale sereine de votre bien en Espagne

Recommandations pour les nouveaux acquéreurs

  1. Obtenez systématiquement un certificat de régularité fiscale lors de toute acquisition (absence de dettes sur le bien).
  2. Réunissez et mettez à jour tous les documents relatifs à la propriété : acte d’achat, justificatifs fiscaux, factures de services, etc.
  3. Enregistrez-vous rapidement auprès des services fiscaux et du cadastre.
  4. Faites réaliser un audit fiscal personnalisé pour anticiper vos obligations selon votre profil.

Gestion optimale pour les propriétaires existants

  1. Vérifiez chaque année la valeur cadastrale de votre bien et les taux d’imposition votés par votre municipalité.
  2. Planifiez les échéances fiscales et mettez en place des alertes ou prélèvements automatiques.
  3. Regroupez la gestion locative, administrative et fiscale via un gestionnaire spécialisé si vous possédez plusieurs biens ou êtes non-résident.
  4. Réalisez un point annuel avec un conseiller fiscal pour profiter de toutes les évolutions législatives et abattements éventuels.

Anticiper la succession et les transmissions

  1. Établissez un testament espagnol si vous possédez des biens sur le territoire pour simplifier la succession.
  2. Comparez le coût fiscal de la donation anticipée versus la succession, en tenant compte des abattements disponibles dans chaque cas.
  3. Anticipez les coûts de succession pour vos héritiers afin d’éviter que ceux-ci n’aient à vendre dans l’urgence.

Points de vigilance pour les locations touristiques

  1. Vérifiez précisément les obligations administratives et fiscales locales avant toute mise en location touristique.
  2. Conservez mois par mois un relevé précis des locations, revenus et charges afin d’effectuer des déclarations irréprochables.
  3. Respectez scrupuleusement les calendriers de déclaration et les assurances spécifiques à ce type d’activité.

Perspective : focus sur la fiscalité écologique et future réglementation

Vers une fiscalité immobilière plus « verte »

La tendance de la fiscalité immobilière en Espagne, comme dans le reste de l’Union européenne, s’oriente vers une intégration croissante des préoccupations environnementales. À court ou moyen terme, certains abattements fiscaux pourraient valoriser les investissements dans la rénovation énergétique, l’installation de panneaux solaires, l’isolation ou la préservation du bâti historique.

Augmentation des obligations de transparence

Les obligations déclaratives s’intensifient, notamment dans la lutte contre le blanchiment d’argent ou la fraude à la location touristique. Le partage d’information entre administrations nationales et étrangères est désormais courant, et aucune irrégularité ne reste ignorée à terme.

Numérisation totale des procédures

D’ici 2025, l’ensemble des démarches administratives et déclaratives pourra se faire en ligne via des plateformes sécurisées, facilitant le suivi pour les propriétaires internationaux mais rendant également les contrôles plus automatisés et fréquents.

Conclusion : maîtriser sa fiscalité immobilière pour investir sereinement en Espagne

L’Espagne offre un cadre de vie exceptionnel, un marché immobilier dynamique et un droit de propriété sûr, à condition d’être rigoureux sur la fiscalité. Que vous soyez résident ou non, investisseur ou simple détenteur de résidence secondaire, une gestion anticipée et professionnelle de votre fiscalité est aujourd’hui indispensable. S’entourer d’experts, se tenir informé des nouveautés légales, anticiper les échéances et optimiser les dispositifs offerts par chaque région sont les clés pour profiter pleinement de votre patrimoine espagnol sans risque ni surcoût.

Chez IMMO ABROAD, nous accompagnons nos clients à chaque étape de la vie de leur bien, du conseil d’acquisition à la gestion quotidienne en passant par l’optimisation fiscale et la transmission. La tranquillité administrative s’impose comme une valeur ajoutée incontournable de votre investissement en Espagne.

Anticipez, informez-vous et sécurisez vos investissements immobiliers en Espagne pour construire votre avenir sous le soleil, tout en maîtrisant votre fiscalité !